Projets municipaux: passer les 2 roues à l'électrique pour et avec les jeunes
Thierry Lhuillier, Vice président de Montélimar Agglomération - maire de MarsanneOlivier Gafa, Président du MoDem Drôme
En matière de pollution, les deux-roues sont eux aussi un problème, or, notre jeunesse est mobilisée sur les questions du réchauffement climatique et de la qualité de notre environnement. Passer les deux-roues à l'électrique voilà une belle opportunité d'impliquer la jeunesse dans la construction d'une société plus durable.
Durant l'été 2018, les performances environnementales de 180.000 véhicules toutes catégories confondues ont été scrutées par ICCT (Conseil International du Transport Propre) à Paris. Le bilan des 3.455 deux-roues examinés est éloquent. En moyenne, les scooters et les motos roulant ont diffusé 11 fois plus de monoxydes de carbone et 6 fois plus de NOx qu'une voiture essence. Pour quasiment autant de NOx et de particules qu'une voiture diesel. S'il est vrai qu'avant 2016 les normes environnementales concernant les 2 roues n'étaient pas très exigeantes et que depuis elle le sont plus, les deux-roues émettent trois fois plus que les voitures essence similaires (NOx et de particules). La comparaison avec une voiture diesel récente n'est pas satisfaisante: le deux-roues récent rejette deux fois plus de particules et 25 % de moins de NOx.
En mai 2019, 700 jeunes drômois se sont mobilisés pour manifester à Valence. Ces jeunes sont conscients de l'enjeu environnemental. Ils manifestent le sentiment que les politiques ne font rien et expriment aussi une forme d'impuissance.
Dire que l'on ne fait rien pour l'environnement est certes excessif, mais force est de constater que les mesures environnementales prises ne concernent pas les jeunes et qu'aucune action menée sur le terrain environnemental n'est conduite à destination des jeunes et avec eux. Exception faite des opérations de nettoyage !
Au regard de ces deux faits d'actualité, permettre aux jeunes de disposer de 2 roues électriques apparaît comme une action à mener rapidement. Cependant, développer une telle offre rencontre deux freins importants:
- Premièrement celui de l'achat: Tous les jeunes n'ont pas les moyens d'acheter un scooter électrique.
- Deuxièmement, les primes écologiques leur sont particulièrement inaccessibles. Les jeunes ne sont pas en mesure de les toucher, de faire l'avance, ni même d'accepter de faire un achat un jour et de toucher la prime un an plus tard.
C'est pourquoi nous proposons de porter une offre de location longue durée à destination des jeunes des agglomérations de Valence-Romans et Montélimar comme cela existe déjà pour les vélos à assistance électrique à Valence.
Cette action serait financièrement pertinente:
- grâce à l'effet d'achat groupé
- la gestion de primes vertes ne serait plus assurée par l'utilisateur du scooter
- les collectivités locales (communes et agglo), la charge serait faible voire nulle.
Le bénéfice environnemental sera double en ayant tout d'abord un impact direct sur la pollution de l'air et la pollution sonore.
Avec une telle action nous répondrions directement aux attentes des jeunes en matière d'environnement mais plus important encore nous aurions la possibilité de les impliquer directement dans ce projet: choix des modèles de 2 roues, marque française (eccity, etricks,..) ou étrangère, communication sur le projet, décisions sur l'emplacement des bornes de recharges, formule de l'offre de location...
Ce projet a aussi une vocation humaniste: les jeunes passeront de spectateurs impuissants et bruyants à acteurs du changement en démontrant qu'il est possible de passer de moteurs thermiques à des moteurs électriques. Nous sommes convaincu que les aînés suivront ensuite le mouvement!