La proportionnelle est essentielle
Adeline KarguéL’acuité du débat sur la proportionnelle tient aux difficultés que rencontre la 5ème république avec une crise majeure celle de la représentativité. Nous assistons à un paradoxe incontestable, nos députés représentent un territoire, mais le parlement est organisé en courants politiques. C'est ainsi que le parlement est composé de 1% des sièges de députés pour le rassemblement national (RN), malgré ses 13,6 % de voix aux dernières élections législatives.
La base électorale sur laquelle le pays est dirigé est de plus en plus étroite. Le président y est élu avec environ 25% de voix au 1er tour.
Il manque un vote, qui pour moi est essentiel : la proportionnelle.
La proportionnelle mettrait fin au vote dit « utile » qui est un renoncement à ses convictions politiques au nom du principe de réalisme électoral. Il est à mon sens la cause d’une défiance entre les élus et les citoyens.
Aujourd’hui, tous les pouvoirs sont entre les mains du Président de la majorité. Il y a une réalité qui s’impose : on ne peut pas gouverner un pays moderne par le passage en force. Il faut construire une adhésion.
Cela fait presque quatre ans que les sympathisants du MoDem attendent, que la proportionnelle soit introduite pour les futures élections législatives et autres de 2022.
Selon François Bayrou « c’était techniquement possible si on s’en était saisi dès le début du quinquennat, mais aujourd’hui un redécoupage des circonscriptions apparaîtrait comme magouillage ». Le Président du groupe MoDem à l'assemblée nationale, Patrick Mignola, propose de faire voter une loi au parlement qui prend ce paramètre en compte: la proportionnelle serait partielle en ne concernant que les départements comportant au moins 12 députés. Les départements comme la Drôme et l'Ardèche conserverait leur mode de scrutin actuel.
Le MoDem n’est pas isolé dans son combat pour la proportionnelle, il a des alliés.
Les militants du MoDem souhaitent qu’un accord politique de principe soit trouvé au niveau de la majorité, et au delà.
La crise sanitaire ne représente pas un obstacle pour changer le mode de scrutin des prochaines législatives. Elle serait même une raison de plus pour que la proportionnelle soit mise en place rapidement.
Le contexte sanitaire nous montre qu’il est plus important que jamais de garantir la légitimité et la crédibilité de nos institutions.
Cela passe par une meilleur représentativité des français et donc par des élections législatives avec une dose de proportionnelle.